
Un témoignage anonyme est-il recevable devant le Conseil de Prud’hommes ?
La Cour de Cassation marque une nouvelle avancée en matière de droit à la preuve en droit du travail.
Dans un arrêt du 19 mars 2025, la Chambre Sociale ouvre la possibilité de produire des témoignages anonymisés, à condition que cette production soit indispensable à l’exercice du droit à la preuve et que l’atteinte portée au principe d’égalité des armes soit strictement proportionnée au but poursuivi.
Jusqu’alors, le juge ne pouvait pas fonder sa décision uniquement ou de manière déterminante sur des témoignages anonymes. Il pouvait prendre en considération des témoignages anonymisés afin de protéger leurs auteurs, lorsque d’autres éléments de preuve étaient versés aux débats pour corroborer ces témoignages et permettre au juge d’en apprécier la crédibilité et la pertinence (Cass. soc. 19-4-2023 n° 21-20.308; Cass. soc. 19-4-2023 n° 21-20.310 ; Cass. soc. 11-12-2024 n° 23-15.154).
- que le juge doit opérer, en premier lieu, un contrôle de la recevabilité de la preuve ;
- qu’il doit, pour ce faire, mettre en balance les droits en présence pour se prononcer sur l’admissibilité de ces témoignages.