L’expertise médico-légale de la victime
Suite à un accident ou une agression, les préjudices subis par la victime doivent être évalués par un médecin expert.
Une ou plusieurs réunions d’expertise sont donc organisées, à la suite de quoi ce médecin expert rendra un rapport, qui sera la base de l’indemnisation.
Comment l’expertise est-elle organisée ?
L’expertise médico-légale faisant suite à accident ou une agression peut être organisée soit dans un cadre amiable, c’est-à-dire dans le cadre de discussions avec la compagnie d’assurances, soit dans un cadre juridictionnel, c’est-à-dire dans le cadre d’une procédure devant un tribunal.
Dans le premier cas, le médecin (alors appelé médecin conseil) sera désigné par la compagnie d’assurances qui indemnisera ensuite la victime. Dans le second cas, il revient à la victime de demander au juge de nommer un expert judiciaire, inscrit sur une liste spécifique.
En fonction des blessures et particularités médicales présentées par la victime, le médecin pourra dans les deux cas demander l’avis d’un sapiteur, c’est-à-dire l’avis d’un médecin spécialisé : par exemple, l’expert pourra solliciter un psychiatre si la victime conserve des souffrances psychologiques dans les suites des faits, ou encore un neurologue si elle a été victime d’un traumatisme crânien.
Le médecin conseil ou médecin expert prendra ensuite en compte les conclusions du sapiteur pour évaluer les préjudices de la victime et rédiger son rapport d’expertise.
Comment se déroule une expertise ?
L’expertise se déroule soit au cabinet du médecin désigné, soit au domicile de la victime. En effet, notamment pour les personnes gravement handicapées, il est nécessaire de pouvoir constater les difficultés auxquelles celle-ci fait face quotidiennement, dans son environnement, compte-tenu des blessures qu’elle conserve.
Peuvent être présents lors de cette expertise, outre la victime : l’avocat de la victime, le médecin conseil de la victime, l’inspecteur de la compagnie d’assurance, la partie adverse, l’avocat de la partie adverse et/ou son médecin conseil.
Des membres de l’entourage du blessé peuvent également, dans certains cas, assister à l’expertise.
En présence de ces différents intervenants, le médecin conseil ou expert revient notamment sur les points suivants :
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l’identité de la victime,
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sa situation avant l’accident ou l’agression : il pose ainsi des questions sur son lieu d’habitation, sa situation familiale,
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son parcours et sa situation professionnels,
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ses loisirs et activités sportives à la date des faits,
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le parcours médical du blessé, sur la base des pièces médicales que celui-ci doit lui avoir communiquées auparavant,
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sa situation personnelle depuis l’accident ou l’agression (la victime a-t-elle repris les mêmes activités sportives et de loisirs qu’avant ? Est-elle totalement autonome pour accomplir les actes de la vie courante ? Quelles douleurs et difficultés conserve-t-elle ?…) et sa situation professionnelle (la victime a-t-elle repris la même activité professionnelle ? Si oui dans les mêmes conditions ?).
Le médecin procède ensuite à un examen clinique du blessé, afin de constater les différentes séquelles qu’il présente.
A l’issue de cet examen médical, la victime est, dans la plupart des cas, invitée à quitter le cabinet du médecin qui discute alors avec les autres intervenants de l’évaluation des différents préjudices subis.
Le médecin rendra ensuite un rapport d’expertise listant et évaluant l’ensemble des préjudices, qui pourra être précédé d’un pré-rapport si l’expertise a été ordonnée par un tribunal.
Enfin, plusieurs réunions d’expertise et donc plusieurs rapports peuvent être rendus en fonction de l’évolution de l’état de santé de la victime. En effet, un rapport définitif ne pourra être rendu que lorsque l’état de santé du blessé sera consolidé, c’est-à-dire stabilisé.
Comment bien préparer une expertise ?
Afin que l’expertise se déroule au mieux, il est important de bien la préparer.
Pour ce faire, il est nécessaire d’adresser au médecin expert mais également aux autres parties l’ensemble des pièces médicales de la victime. Il s’agit notamment des comptes-rendus de consultation, des comptes-rendus d’imagerie, des prescriptions, des arrêts de travail, des courriers échangés entre les différents thérapeutes, des différents bilans qui ont pu être dressés dans le cadre du parcours de soin etc.
Au sein du Cabinet Abelia, nous assistons les victimes lors des opérations d’expertise et les y préparons : nous leur indiquons les pièces qu’elles doivent réunir, nous étudions ces pièces et nous nous chargeons de les communiquer au médecin expert et aux autres parties à la procédure. Nous fixons ensuite un rendez-vous avec le blessé, afin de lui expliquer le déroulement de l’expertise à venir et lui posons des questions afin d’être en mesure d’évaluer ses préjudices.
En fonction des cas, nous vous incitons si besoin à faire également appel à un médecin conseil de victime indépendant.
L’importance d’être assisté lors d’une expertise :
L’expertise médico-légale est généralement un moment difficile pour la victime qui doit évoquer les faits qu’elle a subis, revenir sur son parcours médical et exposer les souffrances et difficultés qu’elle rencontre depuis l’accident ou l’agression.
L’expertise est également une étape particulièrement importante dans la procédure d’indemnisation. En effet, comme indiqué ci-dessus, c’est sur la base des conclusions du rapport d’expertise que les préjudices subis par la victime seront indemnisés.
Or, les différents préjudices indemnisables revêtent des particularités qu’il convient de connaître pour faire une évaluation juste et complète des blessures subies et de leurs conséquences.
Dans le prolongement de la préparation à l’expertise, nous nous assurons donc, au cours de l’expertise et lors de la discussion qui se tient à l’issue, que les différents préjudices subis par la victime sont tous consignés et justement évalués.
Après l’expertise et une fois le rapport du médecin reçu, nous nous assurons que les conclusions sont conformes à la discussion qui s’est tenue et mettons ensuite tout en œuvre pour obtenir la meilleure indemnisation possible des différents préjudices qui auront été évalués.